Driangulaire en Bretagne

Publié le par Martin

Le président du conseil régional sortant, Jean-Yves Le Drian, a estimé qu'il pouvait gagner tout seul au second tour et donc se passer des écologistes. En effet son score de 37,7% le met d'ores et déjà hors de portée de la droite conduite par Bernadette Malgorn (23% au premier tour, avec des réserves de voix FN et Modem très réduites, qui ne pourront la placer au-delà des 35% au second tour).
Pourtant il n'a pas effectué le rassemblement. Sa liste est soutenue par deux partis seulement : PS et PCF, plus une association d'une dizaine d'individus, élus professionnels se réclamant de l'écologie : "Bretagne Ecologie". Les formations de la gauche de gouvernement, y colmpris celles parties prenantes de la majorité sortante en Bretagne, sont donc exclues de la future majorité de Jean-Yves Le Drian : Verts, Union Démocratique Bretonne et Radicaux de gauche soutiennent Europe-Ecologie ; la Gauche alternative de Christian Troadec est hors jeu ; le Parti de Gauche n'a donné aucune consigne à ses électeurs.
Bref Jean-Yves Le Drian gouvernera avec ses fidèles : les socialistes qu'il a choisi pour composer sa liste au premier tour, ainsi que quelques conseillers régionaux sortants accrochés à leur siège comme des berniques à leur rocher : communistes et bretagne-écologistes.

L'enjeu du second tour est double :
1- Le score de la droite : il sera peut-être le plus bas de France, et certainement de l'histoire de la Bretagne. Moins de 30% serait particulièrement réjouissant.
2- La répartition des voix au sein de la gauche : Europe-Ecologie-Bretagne constituera un groupe politique d'opposition constructive ; du nombre de ses élus et de son score dimanche dépendra sa capacité à se faire entendre, à dénoncer les décisions inacceptables de la majorité drianesque, à pousser fort les projets allant dans le bon sens de la transformation écologique de la région. Inversement, Jean-Yves Le Drian se verra plus ou moins conforté dans son fantasme d'hégémonie sur la gauche bretonne en fonction de son score. Que la liste PS ne franchisse pas la barre des 50% des voix, et il sera clair que sa stratégie, déjà destructrice pour la gauche, est un échec pour lui-même à court terme.

Quanht à la suite : un point qui me paraît évident est la tension qui règne au sein du PS breton. La stratégie d'exclusion de Le Drian est le fait d'un petit groupe de dirigeants du parti, surtout dans la fédération d'Ille-et-Vilaine (fédération Ségolène-Royaliste, opposée à Martine Aubry et à son projet de "maison commune" de la gauche). Le refus de la fusion est justifiée auprès des militants par des raccourcis voire des mensonges (selon lesquels par exemple, Europe-Ecologie-Bretagne préparait la triangulaire depuis longtemps... Ce qui est archi faux, les impressions ayant commencé au dernier moment lundi soir et le meeting de jeudi ayant été préparé dans la précipitation dans la journée de mardi). Les militants qui s'en sont rendu compte commencent à exprimer leur colère. Car pour eux comme pour nous, il aurait dû s'agir de remporter une victoire brillante pour l'union de la gauche bretonne dimanche. Pour mettre la région sur les rails de la transformation écologique et sociale dans les quatre ans qui viennent.
Qu'à cela ne tienne :
A bientôt.

Publié dans Archives 2007-2010

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